Qu’en est-il de la douleur chronique et le stress post traumatique?
La douleur chronique et le trouble de stress post-traumatique (TSPT) ont souvent une influence négative l’un sur l’autre. Par exemple, lorsque la douleur est directement liée au traumatisme vécu, chaque épisode douloureux peut raviver les symptômes du TSPT en agissant comme un rappel de l’événement. Certaines caractéristiques communes aux deux conditions peuvent également s’aggraver mutuellement. Le sommeil, déjà fréquemment perturbé en cas de douleur chronique, l’est presque systématiquement chez les personnes atteintes de TSPT.
Ces deux conditions contribuent aussi à l’isolement social et à la réduction des activités, dans une logique d’évitement — pour fuir la douleur ou les déclencheurs de souvenirs. Cela peut accentuer les symptômes dépressifs. De nombreux patients rapportent que les manifestations de l’une des conditions tendent à amplifier celles de l’autre. En d’autres termes, une mauvaise journée sur le plan de la douleur s’accompagne souvent d’un regain de symptômes liés au TSPT, et inversement.
Les études montrent que les personnes souffrant à la fois de douleur chronique et de TSPT rapportent des douleurs plus sévères que celles ayant uniquement de la douleur chronique. Ces deux troubles ont en commun une tendance à accroître l’hypervigilance vis-à-vis des sensations internes, comme la douleur ou l’anxiété. On peut donc s’attendre à des formes plus sévères et à une réactivité accrue aux symptômes.
Traiter ces deux conditions en comorbidité représente un défi majeur. Une coordination étroite entre les spécialistes de la douleur et ceux du TSPT est essentielle pour offrir une approche thérapeutique cohérente et bien calibrée. Les traitements efficaces en réadaptation physique et en psychothérapie sont exigeants pour les patients. Il est crucial de les planifier avec soin, afin d’éviter les conflits entre modalités (par exemple, entreprendre une thérapie du trauma en parallèle d’un programme intensif de réadaptation physique), et de ne pas exposer le patient à un risque d’échec.
Si la douleur agit comme déclencheur de souvenirs traumatiques, il peut être pertinent d’introduire rapidement une psychothérapie centrée sur le trauma. Cela pourrait diminuer les phénomènes de reviviscence et faciliter par la suite la prise en charge de la douleur. En ce qui concerne la pharmacothérapie, une collaboration étroite est également nécessaire. Étant donné que le TSPT est souvent associé à des troubles de l’usage de substances, l’administration d’opiacés doit être faite avec prudence.
