J’aimerais savoir quel sont les effets secondaires des opioïdes?

Depuis plus de cinquante ans, l’administration peropératoire d’opioïdes est reconnue comme une norme de soins pour les patients subissant une intervention chirurgicale sous anesthésie générale. Pendant l’anesthésie générale, le principal mécanisme d’action des opioïdes est le blocage des récepteurs de la douleur (nocicepteurs) à différents sites, notamment le tronc cérébral et la moelle épinière, ce qui réduit la réaction adrénergique au stimulus (incision chirurgicale, intubation endotrachéale, etc.). Sur le plan clinique, cela peut contribuer à maintenir la stabilité générale du patient (fréquence cardiaque, pression artérielle, métabolisme). Par exemple, lors d’une anesthésie générale, l’utilisation d’opioïdes réduit le risque de tachycardie (augmentation du rythme cardiaque) en augmentant l’apport cholinergique au nœud sinusal du cœur, ce qui ralentit le rythme cardiaque.

Il existe toutefois des effets indésirables potentiels associés à l’utilisation d’opioïdes au cours d’une intervention chirurgicale, tels que, mais sans s’y limiter, la dépression respiratoire, les nausées, la constipation, les vertiges, les difficultés à uriner et l’hyperalgésie (c’est-à-dire une intensité de la douleur plus élevée pour un même stimulus). Les opioïdes ont un effet sur le système respiratoire par trois mécanismes principaux, à savoir une diminution de la fréquence respiratoire, une sédation et une diminution du tonus musculaire des voies respiratoires supérieures entraînant une obstruction des voies respiratoires supérieures. La dépression respiratoire est généralement peu importante pendant l’anesthésie générale, car les paramètres ventilatoires peuvent être contrôlés; cependant, les opioïdes administrés pendant que les patients sont sous anesthésie générale peuvent avoir des effets durables après l’anesthésie. Les opioïdes utilisés pendant la période peropératoire sont très puissants (par exemple, le fentanyl est environ 100 fois plus puissant que la morphine), ce qui entraîne un risque accru d’hyperalgésie (c’est-à-dire une intensité de douleur plus élevée pour le même stimulus), qui à son tour peut augmenter les besoins en opioïdes à court terme après l’opération et potentiellement réduire le confort du patient pendant sa convalescence.

Pour les patients sous anesthésie générale, il n’existe pas actuellement de lignes directrices et de recommandations cliniques spécifiques sur l’utilisation efficace et sûre des opioïdes. En général, les opioïdes sont des médicaments contrôlés qui ne doivent être administrés qu’en cas de nécessité, pendant la plus courte durée possible. Pour les patients sous anesthésie générale, cette recommandation est difficile à appliquer, en raison de l’absence de signes cliniques ou de dispositifs de surveillance fiables pour évaluer la douleur et guider l’administration d’opioïdes. Il est donc essentiel de mener d’autres études afin de mieux guider l’utilisation des opioïdes et d’explorer des stratégies alternatives pouvant être employées pendant l’anesthésie.

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