Est-ce que votre thérapie génique pourrait s’appliquer aux maladies auto-immunes qui causent des douleurs?
Cette question a été inspirée par cette vidéo de présentation dans le cadre du programme du Réseau douleur: La parole aux étudiants-chercheurs.
Oui, en théorie, la thérapie génique pourrait vraiment être utile pour des maladies auto-immunes. Si on prend comme exemple l’arthrite rhumatoïde. Cela pourrait aider à réguler l’inflammation ou à rééquilibrer le système immunitaire, ce qui réduirait la douleur. On pourrait penser à introduire des gènes qui produisent des molécules anti-inflammatoires dans les articulations ou bien un gène qui désensibiliserait les neurones sensoriels de façon locale.
De plus, chaque maladie auto-immune présente un défi unique. Plusieurs entraînent des douleurs chroniques mais le mécanisme d’action et les tissus affectés ne sont pas toujours les mêmes : la maladie de Crohn affecte le système digestif, l’arthrite rhumatoïde les articulations, etc. Les thérapies géniques présentent l’avantage de pouvoir cibler un gène et un site de façon très spécifique. Il est donc possible d’envisager des thérapies traitant la douleur entrainée par une maladie auto-immune, mais cela demanderait beaucoup de temps, de ressources et de recherche. Par ailleurs, vu les complexités uniques présentées par chaque maladie, il ne s’agirait pas d’une seule thérapie mais plutôt, d’un cas par cas.
Pour l’instant, cela reste de la théorie, il faudrait faire beaucoup de recherches pour combiner des modèles de maladies auto-immunes existants chez les souris et identifier des gènes qui seraient les meilleurs candidats pour être introduits par thérapie génique. Ensuite il faudrait pouvoir réellement montrer que cela réduit la douleur.
Les possibilités sont multiples mais il faudrait un investissement majeur (finance, recherche, temps) pour prouver que cela marche.
