Retour aux articles
Image d'une salle de chirurgie avec du personnel médical

Repenser la prise en charge de la douleur chronique : l’importance d’une approche globale

Membres associés :

Face à la douleur chronique, la chirurgie n’est pas toujours la meilleure solution : une approche globale et multidisciplinaire pourrait offrir de meilleures perspectives de rétablissement.

Une récente revue systématique met en évidence que la chirurgie est parfois envisagée trop rapidement pour traiter la douleur chronique liée à la lombalgie, sans une évaluation approfondie des alternatives ni une prise en compte des séquelles potentielles. Anne Marie Pinard, cheffe du service de douleur chronique au CHU de Québec-Université Laval et membre du RQRD, insiste sur l’importance d’une approche globale et multidisciplinaire dans la prise en charge des patients.

Dre Pinard met en avant le cloisonnement existant entre les traitements chirurgicaux et non chirurgicaux, alors que des facteurs psychologiques comme l’anxiété et la dépression jouent un rôle clé dans l’issue des interventions. Ces éléments, rarement évalués avant une chirurgie, devraient pourtant être pris en compte dès le début du processus décisionnel. La douleur chronique est une condition complexe qui ne se limite pas à une atteinte anatomique identifiable. L’étude souligne l’importance d’un examen clinique approfondi, plutôt que de se fier uniquement à l’imagerie, qui peut parfois détourner l’attention vers des anomalies non pertinentes. Si la chirurgie demeure nécessaire dans certaines urgences, une prise en charge en réadaptation pendant au moins un an avant d’envisager une intervention. Cependant, l’accès limité à ces soins constitue un frein majeur, ce qui pousse souvent les patients et les médecins à opter plus rapidement pour une solution chirurgicale.

En favorisant une meilleure éducation des patients et des professionnels de santé, une approche multimodale et intégrée permettrait d’améliorer la prise en charge de la douleur chronique. Dans ce contexte, seule une minorité de patients nécessiterait réellement une chirurgie, tandis qu’un accès facilité à la réadaptation offrirait des résultats significatifs sans intervention invasive.

En savoir plus avec La Presse

En savoir plus à propos de l’article discuté (payant)