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Leçons apprises de la pandémie COVID-19 auprès des personnes vivant avec de la douleur

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La douleur persistante touche environ 20 % de la population Canadienne et peut entrainer des difficultés physiques, psychologiques et sociales. En 2020, alors que la pandémie de COVID-19 a bouleversé la vie quotidienne et les systèmes de soins de santé, la situation des personnes vivant avec des douleurs persistantes a peu attiré l’attention du public. La pandémie a d’ailleurs rendu les inégalités socio-économiques et systémiques préexistantes plus visibles.

but

Lise Dassieu et son équipe ont donc tenté de comprendre l’expérience quotidienne des personnes vivant avec de la douleur persistante au Canada durant la pandémie de COVID-19, incluant leur expérience de douleur et de prise en charge de la douleur, leur état psychologique, l’impact sur leur vie sociale et leur condition socio-économique.

méthodologie

Il s’agit du volet qualitatif, c’est-à-dire le point de vue et l’expérience des patients et des patientes, d’une étude mixte pan-Canadienne sur l’impact de la pandémie de COVID-19 chez les personnes vivant avec de la douleur persistante (« Chronic Pain & COVID19 pan-Canadian Study »). Le volet qualitatif était composé d’entrevues approfondies auprès de 22 personnes vivant avec de la persistante dans six provinces canadiennes, menées durant la première vague de la pandémie (mai-août 2020). Afin d’accéder à une diversité de perspectives, des personnes de tous âges, des femmes, des hommes et des minorités de genre ont été recrutées, ainsi que des personnes s’identifiant comme appartenant à une minorité raciale ou à une communauté autochtone.

résultats

Les résultats ont mis en évidence quatre dimensions de l’expérience de la douleur persistante pendant la pandémie :
(1) Une vulnérabilité renforcée en raison d’incertitudes concernant la douleur et sa prise en charge ;
(2) L’accès à un réseau de sociabilité (ami-es, famille) a une influence sur la douleur physique et l’état psychologique ;
(3) L’augmentation des inégalités systémiques (socio-économiques, genrées, et raciales) se cumule avec les défis liés à l’expérience de la douleur persistante ;
(4) Les conditions de vie en confinement sont souvent plus adaptées à la condition de douleur persistante, entrainant des effets positifs pour certain-es participant-es.
Bien que plusieurs participant-es aient fait état d’une amélioration de leur qualité de vie et d’une diminution de la pression sociale dans le contexte du confinement, les personnes issues des groupes socio-économiquement défavorisés et de minorités ont déclaré avoir plus de difficultés pour soulager leur douleur, et accéder à des services santé ou de soutien psychologique et social.

à retenir

La pandémie de COVID-19 a révélé et intensifié les inégalités et défis préexistants vécus par les personnes vivant avec de la douleur persistante (ressources matérielles, santé mentale, soutien social, accès aux soins). Pour l’avenir, il est essentiel d’améliorer les politiques de santé et les politiques sociales, afin de favoriser l’équité et l’inclusion des personnes vivant avec de la douleur persistante dans la société Canadienne.

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