Les recherches de Jason Bouffard visent à mieux comprendre les adaptations intersegmentaires à la douleur pour détecter les situations problématiques et savoir comment les contrôler. La recherche translationnelle, du laboratoire au terrain, permet de développer des solutions de prévention et de réadaptation intégrant les meilleures connaissances scientifiques tout en étant adaptées au contexte des utilisateurs.
La douleur affecte notre façon de bouger, allant d’un évitement complet de certaines activités à des adaptations plus subtiles de nos gestes. Dans plusieurs situations, ces changements moteurs sont bénins, voire adaptatifs, car ils nous protègent contre l’apparition d’une blessure. Par contre, dans d’autres cas, ces changements perdurent dans le temps et peuvent nous empêcher de profiter pleinement de nos activités significatives dans notre vie quotidienne, au travail ou lors de la réadaptation des personnes en ayant besoin. Le programme de recherche que je mets en place avec mon équipe vise à mieux comprendre les causes de ces changements moteurs liés à la douleur ainsi que leurs impacts sur la vie des gens. Plus précisément, nous tentons de départager, au moyen de multiples approches allant de la biomécanique à la recherche qualitative, quelle part des adaptations motrices à la douleur nous mettons en place consciemment et quelle part apparaît malgré notre volonté. Par ailleurs, en utilisant des outils pouvant être utilisés directement dans les milieux de vie, de travail et de réadaptation, nous tentons de détecter des signes de douleur lors de mouvements réels afin d’en évaluer les impacts fonctionnels, de mettre en place des interventions pour les contrôler et d’en évaluer l’efficacité. Dans ce volet plus appliqué de ma programmation, je désire impliquer le plus possible les utilisateurs potentiels des outils développés pour favoriser leur acceptabilité et éventuellement leur utilisation.